L’IoT au service de la voiture autonome de demain
Avis d'experts
28 décembre 2022
Le monde de l’automobile est bousculé par l’Internet des objets.
D’ici 2025, l’IoT fera partie intégrante de la conception des différents modèles de voitures. L’IoT permet à tout type d’appareil d’être connecté à Internet et de partager des informations.
On estime que d’ici 15 ans, 46% des trajets s’effectueront avec des véhicules autonomes dans la ville de New York selon le rapport « Driverless Future. A Policy Roadmap for City Leaders ».1
IoT et Voitures autonomes : deux ensembles indissociables
Avec l’avènement des smart cities, l’IoT est devenu un composant majeur de la voiture autonome.
En effet, les informations des villes reçues par le véhicule enrichissent celles détectées par ses propres capteurs.
Par exemple, Audi et son système « Smart City Traffic Light Assistance » permet d’indiquer la vitesse à laquelle rouler pour éviter les feux rouges. Cette technologie fonctionne via les données environnantes (vitesse, itinéraire, feux) transmises à la voiture par Wi-Fi.
L’IoT au service des voitures autonomes est une aubaine pour certains pays qui n’hésitent pas à y investir. On a l’exemple de la France qui a lancé le projet AUTOPILOT en 2017 avec l’objectif d’employer l’IoT sur les voitures autonomes et en évaluer l’impact.
Les résultats du projet AUTOPILOT sont encourageants et donnent une perspective à l’impact de l’IoT pour le véhicule autonome (2) :
- Amélioration de la sécurité routière pour l’ensemble des usagers via la détection de piétons ou de cyclistes et détection d’obstacles,
- Meilleure fluidité du trafic : réception par le véhicule d’itinéraires optimisés pour éviter les zones encombrées,
- Meilleur confort de conduite : adaptation de la vitesse pour une navigation et des manœuvres plus fluides,
- Ainsi qu’une diminution de la consommation de l’énergie grâce à l’optimisation du trajet.
On distingue 5 niveaux d’autonomie des voitures autonomes
- 1er niveau
L’assistance au conducteur qui bénéficie de technologies lui facilitant la conduite.
- 2ème niveau
L’automatisation partielle où le conducteur peut déléguer certaines tâches à la voiture.
- 3ème niveau
L’automatisation de la conduite sous conditions, où certaines phases de la conduite sont totalement prises en charge par le système telles que le sont certaines phases sur les véhicules commercialisés par TESLA (3).
- 4ème niveau
Une conduite déléguée en toute situation de circulation. Le conducteur peut toutefois intervenir et reprendre les commandes si besoin.
- 5ème niveau
L’automatisation complète où le conducteur laisse le système conduire sans qu’il n’ait à intervenir. Il n’y a plus de conducteur.
La voiture autonome reste aujourd’hui confrontée à la réalité du terrain
Il y a d’abord un premier frein psychologique de la population.
Selon un sondage réalisé par « The American Automobile Association (AAA) » en Janvier 2022, 85% de la population interrogée expriment toujours leur peur face aux voitures autonomes et déclarent qu’ils ne seraient pas à l’aise avec l’utilisation de ces véhicules pour le transport de leurs enfants ou de leurs proches (4). Les consommateurs ont donc d’abord besoin d’être accompagnés et rassurés sur la sécurité des voitures autonomes existantes (niveau 3 aujourd’hui) avant de basculer sur des perspectives d’achat et d’utilisation d’un véhicule de niveau 4 ou 5. Cette même étude indique d’ailleurs que les consommateurs interrogés étaient plus intéressés par l’amélioration des systèmes de sécurité des véhicules (77 %) que par les voitures à conduite autonome (18 %).
Ensuite, plusieurs facteurs technologiques freinent la généralisation de cette nouvelle technologie.
Premièrement, l’absence d’un environnement connecté permanent diminue les chances d’avoir des voitures en toute autonomie. Ces voitures nécessitent, nous l’avons vu, des connexions internet capables de maintenir un échange de données rapide et régulier permettant une meilleure communication et un meilleur fonctionnement.
L’arrivée de la 5G pourra garantir une connectivité capable de supporter les communications établies entre les voitures connectées et/ou avec les différents intervenants du paysage routier.
Ensuite, les conditions météorologiques défavorables peuvent limiter aussi les performances de ces voitures. Les véhicules autonomes sont équipés de capteurs de vision qui se basent sur les rayons lumineux. Avec une vision limitée due à des rayons réfractés, la détection des objets devient difficile.
Enfin, en plus des limites de connectivité, ces voitures ne seront pas à l’abri du piratage, pouvant causer de graves dégâts et des accidents.
Un futur plus ou moins proche ?
L’IoT ainsi que les technologies émergentes notamment la 5G et l’intelligence artificielle constituent un levier clé pour la mise en place d’un nouvel écosystème de véhicules intelligents et connectés.
Ces leviers technologiques pourront potentiellement limiter les différentes contraintes et contribuer à la généralisation et l’utilisation des véhicules autonomes.
A titre d’exemple, le groupe Volkswagen a lancé son projet « Trinity » visant une nouvelle génération de ces voitures en 2026, en se basant sur ces nouvelles technologies (5). L’objectif de Volkswagen est d’avoir des véhicules électriques avec le niveau 4 de l’autonomie « conduite déléguée en toute situation de circulation et ainsi de faire franchir un nouveau cap à la conduite autonome.
L’avenir de l’automobile est déjà en route.
1 https://experiences.microsoft.fr/articles/intelligence-artificielle/vehicule-autonome/
2 Source NextMove : https://nextmove.fr/fr/blog/iot-vehicule-autonome-les-resultats-projet-autopilot-de-vedecom
3 https://www.lesnumeriques.com/voiture/de-quoi-l-autopilot-tesla-est-il-capable-aujourd-hui-en-france-n179849.html
4 https://newsroom.aaa.com/2022/05/consumer-skepticism-toward-active-driving-features-justified/
Auteurs
Ahmed MEGAHED, Hamza ZAOUALI et Maïth DENON, Consultants IT
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